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Jérôme Frenette l’OPG pour la DMD

Le professeur Jérôme Frenette, a perdu lui-même deux de ses enfants des causes d’une maladie génétique. C’est une décision du cœur qui l’amène aujourd’hui à travailler sur des recherches concernant les maladies héréditaires, telle que la dystrophie musculaire de Duchenne (DMD). Il comprend très bien les souffrances vécues par les familles des personnes atteintes de cette maladie. Cette expérience lui procure une motivation supplémentaire dans la poursuite de ces travaux.  Cette entrevue est la dernière de notre série « Portrait de la DMD » en est une très bonne conclusion. Elle vous permettra de mieux comprendre les fonctions et les bénéfices de l’ostéoprotégérine pour la DMD.

 

Jérôme Frenette : « Je sais très bien ce que les parents vivent actuellement avec la DMD, les souffrances qui sont engendrées, le stress et l’espoir qui est rattaché à ces maladies. Le message d’espoir que j’aimerais leur donner est de toujours continuer à se battre. »

 

Au sujet de Jérôme Frenette

Physiothérapeute de formation, le professeur Jérôme Frenette a poursuivi ses études postdoctorales en physiologie/immunologie musculaire à l’Université de la Californie, à Los Angeles.  Le programme de recherche de son groupe est principalement orienté vers une voie commune de régulation qui relierait l’ostéoporose et l’atrophie musculaire, plus précisément la voie RANK/RANKL/OPG.  Son groupe de recherche développe actuellement de nouveaux médicaments qui pourraient potentiellement contrer en tandem l’ostéoporose et la dégénérescence musculaire des patients atteints de dystrophie musculaire de Duchenne, ou d’autres formes de maladies osseuses et musculaires.

 

En quoi consiste votre projet de recherche sur l’OPG?

Jérôme Frenette : Nous, on travaille sur le rôle d’une protéine, une protéine qui protège l’os et on s’est intéressés à cette protéine-là. La grande question est : est-ce que cette protéine osseuse pouvait également protéger les tissus musculaires? Nous savons que le phénomène d’atrophie, de dysfonction musculaire arrive en même temps que l’ostéoporose, alors on a essayé de regrouper ces deux maladies, osseuse, musculaire, avec une seule protéine, qui est l’ostéoprotégérine, qui à son nom, protège effectivement l’os, et nos travaux démontrent qu’elle protège également les tissus musculaires.

 

Quels seraient les bénéfices de ce traitement pour la DMD ?

Jérôme Frenette : Le bénéfice que ces enfants-là pourraient avoir à très court terme c’est gagner de la force. Nos travaux démontrent qu’il y a des gains de force très significatifs. On pourrait retarder de plusieurs années le processus de dégénérescence, qui commence dès la naissance et se poursuit jusqu’à 20-25 ans. Alors avec une protéine osseuse on pourrait arriver à protéger le muscle, à protéger l’os avec notre traitement.

 

Les essais cliniques pour les patients, c’est pour quand?

Jérôme Frenette : Nous sommes relativement chanceux parce que la molécule est relativement bien caractérisée. Il y a des travaux qui ont été faits avec une compagnie bien connue, Amgen, qui a développé cette protéine-là. Ils l’ont même rendue en essais cliniques chez des femmes ménopausées. Alors je crois qu’on peut aller beaucoup plus vite parce qu’il y a déjà eu des essais cliniques sur cette protéine-là en question. On peut envisager une fenêtre de 2 à 5 ans environ pour se rendre à des traitements cliniques chez les enfants. 

 

Pour en savoir plus au sujet des travaux du professeur Jérôme Frenette : Centre de recherche du CHU de Québec

 

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